Pierre Desproges définissait la latéralisation, si chère à l’Éducation nationale, par ces mots :
Il a parfaitement réussi les tests de latéralisation (en gros, cela signifie que si on lui présente une cuillère, il aura tendance à l’attraper plutôt avec sa main droite qu’avec son pied gauche).
On parle aussi en ésotérisme des « voies de la main gauche« , ce qui suppose donc des « voies de la main droite« . Et bien souvent, comme à l’Éducation nationale où, il n’y a pas encore si longtemps que ça, être gaucher était si mal vu qu’il fallait apprendre à écrire de l’autre main, le coté gauche était réputé mauvais, maléfique, satanique, peu fréquentable. C’est de la magie noire !
Alors que l’autre coté, le droit est quant à lui : respectable, honorable, c’est le coté « bon » en orientation spirituelle.
Ainsi donc, très tôt, les pratiques qui ne suivaient pas une certaine régularité et allaient à l’encontre de certains tabous étaient dites « de la main gauche ». Cette expression a été pour la première fois utilisée par la théosophe HP Blavatsky, avec la connotation péjorative qui lui colle toujours à la peau dans les milieux « bien pensant » :
(RHP : Rigth Hand Path, voie de la main droite et LHP : Left Hand PAth, voie de la main gauche)
La théosophe HP. Blavatsky considérait la magie sexuelle comme immorale et perverse, par conséquent, elle a utilisé LHP pour caractériser les systèmes magiques qu’elle n’aimait pas et RHP pour caractériser ceux qu’elle appréciait, à savoir la Théosophie […] La plupart des organisations populaires occultes emploient ces deux expressions tout simplement pour identifier leurs orientations morales. Tout ce qu’ils considèrent comme « bon » est RHP et ce qu’ils considèrent comme « mauvais » est LHP […]. Pour compliquer encore l’affaire, il y a eu quelques organisations « sataniques » délibérément criminelles qui ont consciemment suivi ceux qui considéraient le LHP comme étant synonyme de pratiques dégénérées et destructrices.
Alexander Dray, La Voie Infernale
Je finirai cet article qui ne va pas très loin au fond du problème mais en pose les bases par citer une fois de plus Alexander Dray, histoire de montrer à tous ceux dont l’insulte favorite est « C’est un crowleyien » quand ils veulent dénigrer celui qui fait preuve d’indépendance en ne bêlant pas avec le reste du troupeau, le stigmatisant de leur ignorance crasse :
Les magiciens blancs de la Voie de la Main Droite cherchent à unir ce qu’ils sont, et ce qu’ils sont devenus par le processus de l’initiation, avec une forme vaguement définie de « conscience cosmique » ou de Dieu. Définitions précises mises à part, j’aimerais demander à ces adeptes à quoi ils pensent exactement lorsqu’ils accomplissent la magie censée les conduire à ce nirvana nébuleux. Le désir de se perdre soi-même dans quelque chose de plus grand est un acte d’égoïsme absolu, en tant que négation de la vie et refus d’assumer la responsabilité inhérente à la place de chacun dans le cosmos. Ce Grand Œuvre dans son ensemble s’apparente à une forme de paresse métaphysique monumentale et dérive d’une vision biaisée plaçant l’humanité au bas de la grande échelle cosmique. Pourquoi s’employer à atteindre l’immortalité lorsqu’il est tellement plus simple de faire du stop en espérant être pris par quelque chose qui a déjà atteint l’immortalité ?
Je conseille de plus la lecture de son livre : La Voie infernale