La quête de l’immortalité est un leurre pour grand nombre de chercheurs qui continuent de se conduire comme des mortels. La voie est avant tout une question de cohérence.
Au départ, l’être est ignorant de lui-même. Il est englué dans la souffrance et sa motivation, c’est la recherche du bien-être. La quête de la lumière devient son obsession. Il pense que l’issue doit se trouver dans cette seule direction. Avec détermination, il s’engage dans les voies usant de cérémonies rituelles en grande pompe, à l’atmosphère saturée d’amour et de paix. Tout lui renvoie beauté, tranquillité, luminosité et cela le rassure. C’est ainsi que la plupart des candidats au chemin initiatique appréhendent le chemin de leur libération. Cette orientation est respectable mais vouée à l’échec.
Le véritable parcours est difficile, chaotique, déroutant parfois et toujours imprévisible. Il faut beaucoup de courage et d’abnégation pour entreprendre un tel cheminement. Comme le disait très justement Gustav Meyrinck : Le chemin de l’éveil est jonché de cadavres. Nous réalisons au fur et à mesure que la quête de lumière est un leurre, sans l’objectivation de sa polarité opposée. Nous devons plonger en nous-même pour contempler notre ombre. Notre noirceur cachée, nos angoisses, nos peurs, nos névroses, nos conditionnements constituent les véritables obstacles à notre transformation. Il devient alors évident que le premier travail à entreprendre est « de vider la cave » en traquant de façon chirurgicale les dysfonctionnements, en pointant les attachements, en cassant les routines, en stoppant les revendications de l’ego. vouloir pénétrer seul dans cette cave est une utopie et une inconscience. Comment un homme peut-il envisager un voyage dans les profondeurs de lui-même, dans ses propres abysses ? En tenant la main d’un être qui a déjà traversé et est revenu de ces contrées obscures. Ces hommes ne sont plus légions à notre époque. Ils sont même devenus très rares dans notre société décadente.
Nemausos, in Préface de
J’ai bu le sang des étoiles – d’AZac Dante